Un homme sauvagement assassiné parce que musulman.
Un vieillard roué de coups parce que juif.
Un procureur traité de meurtrier en raison de son nom arabe.
Un député extrait d’une manifestation en raison de son judaïsme…
Regardons les faits, droit dans les yeux : la croissance des actes xénophobes dans notre pays est de 72% sur les trois premiers mois de 2025, alors que 2023, après le 7 octobre, et 2024, constituaient déjà des années « records ». Le passage à l’acte se banalise.
Ce qui est souvent qualifié d’un « racisme ordinaire » ou d’un « antisémitisme du coin de la rue » puise ses racines, ses origines, ses motifs, dans l’extrémisme politique, le populisme électoral ou encore l’intégrisme religieux. Relayés par des chaînes d’information ou les réseaux sociaux.
Notre société est-elle en train doucement mais surement d’accepter l’inacceptable ? D’accepter, par un silence résigné et coupable, ce à quoi rêve l’extrême droite, ici et ailleurs : que le racisme désinhibé et assumé, car il s’agit bien de cela, soit désormais une opinion, et non plus un délit. Ou leur combat historique en France contre la loi Gayssot.
Ce basculement est en réalité un poison lent qui menace les fondements même de notre pacte républicain. Voilà pourquoi nous devons réagir collectivement. Nous ne sommes pas démunis.
Nous avons les moyens légaux d’être intraitable avec toutes les discriminations car des lois existent : utilisons-les. C’est la responsabilité première du gouvernement, de l’Etat. Nous avons les moyens moraux de faire de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme une grande cause nationale en agissant par l’éducation, l’information, la prévention : il est temps de lancer cet appel, demandé depuis des années par les associations antiracistes, car les indignations de salons ne suffisent plus.
C’est désormais le devoir de celles et ceux qui croient encore et toujours à notre devise : liberté, égalité, fraternité.
Fidèlement,
Carole Delga