Par Marie-Amélie Lombard-Latune
Un hommage solennel de la Nation est rendu ce 9 octobre à Robert Badinter à l’occasion du transfert de ses cendres dans la nécropole républicaine.
« Parce que la politique est aussi affaire de symboles, nous devons ouvrir le débat sur la devise inscrite au fronton du Panthéon » : en suggérant de dégenrer « Aux grands Hommes, la Patrie reconnaissante » le 27 août dernier, Elisabeth Borne, fidèle à son engagement féministe, ravive une controverse ancienne. « Le fait qu’on reconnaisse l’importance et la place des femmes dans notre histoire, dans notre société, ça me paraît très important », poursuit la ministre de l’Education.
Au débat sur la devise, succède rapidement celui sur le nombre de femmes parmi les personnalités honorées dans ce temple républicain : elles sont sept, dont Sophie Berthelot, la première à y entrer « uniquement » à titre d’épouse du chimiste Marcellin Berthelot.
Marie Curie, Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Simone Veil, Joséphine Baker, Mélinée Manouchian lui succéderont.
A François Hollande, le haut fonctionnaire Philippe Bélaval, auteur d’un rapport sur le rôle de l’édifice en 2013, suggérait : « Ne panthéonisez que des femmes ! » L’historienne Mona Ozouf répliquait alors dans Le Monde : « Evitons le féminisme quantitatif ». Réagissant à l’inscription sur le fronton, le philosophe Régis Debray déclarait : « La formule me plaît. C’est à la fois désuet, solennel et nécessaire. »
L’Opinion a proposé à diverses personnalités féminines de prendre position. La devise doit-elle changer ? Qui faire entrer dans la crypte, aux côtés des « pauvres grands disparus gisant au Panthéon, pauvres cendres de conséquence », comme le chantait Brassens dans sa Supplique pour être enterré à la plage de Sète ? Ces questions continuent de diviser.
