Pour une démocratie vivante
Chers amis,
Depuis vingt ans, aucun Président n’a osé. Depuis le 29 mai 2005 et le rejet du Traité constitutionnel européen, aucun référendum n’a été proposé aux Français. Emmanuel Macron l’a évoqué à plusieurs reprises ces dernières années, encore dernièrement. Et puis rien. Pourtant jamais nos concitoyens n’ont autant été sollicités : sur les réseaux sociaux, sur internet, dans leur fil d’actualité. On leur demande leur avis sur tout – sauf sur l’essentiel.
Le dernier référendum national a été organisé à une époque où Twitter et Facebook n’existaient pas encore. Vingt ans plus tard, cet outil doit se réinventer et s’adapter à son temps. Car réinventer le référendum, c’est revitaliser la démocratie. C’est faire confiance. C’est considérer que dans un monde où tout va (trop) vite, où les repères sont souvent brouillés, dans un pays fracturé, traversé de colères et de doutes, la seule réponse durable ne viendra ni du pouvoir vertical ni du mépris technocratique, mais d’un dialogue continu, structuré, moderne.
Si une mobilisation démocratique est possible, encore faut-il que les citoyens sentent que leur voix compte. Qu’on ne convoque pas des législatives anticipées en plein été, sans au final en prendre en compte les résultats. Qu’on ne leur demande pas d’inscrire leurs doléances dans des cahiers qu’on ne lira pas. Mais qu’on leur donne les moyens, concrets, de participer continuellement aux grands choix qui les concernent.
Oui, nous devons réinventer notre façon de faire fonctionner notre démocratie pour la faire vivre. Utiliser les outils numériques, assouplir les règles du référendum d’initiative partagée (RIP) dont les conditions sont très restrictives, renforcer les initiatives locales : voilà des pistes. Mais le cœur du sujet, c’est la volonté politique. Celle d’écouter. Celle de faire confiance. Celle de consulter, comme nous le faisons en Occitanie depuis 10 ans (convention citoyenne, votation, budget participatif, etc.). Encore actuellement avec l’opération « La Région toujours là à vos côtés ». Celle d’aller à la rencontre de ceux qui s’expriment peu et qui ont pourtant tant à dire. Celle de bâtir un avenir démocratique qui ne soit pas une nostalgie, mais une promesse.
Nous devons être à la hauteur de cette exigence.
Fidèlement,
Carole Delga