Mes chers amis,
« La France a eu besoin d’un pouvoir fort et centralisé pour se faire. Elle a besoin d’un pouvoir décentralisé pour ne pas se défaire » déclarait François Mitterrand en 1981. En 2025, après deux quinquennats marqués par une recentralisation des pouvoirs et par un niveau de défiance jamais atteint à l’égard de la politique nationale, cette phrase invite à ouvrir un nouvel acte de décentralisation par un nouveau pacte de confiance entre l’Etat et les collectivités.
C’est ce que j’ai demandé au Premier ministre, Sébastien Lecornu, lors du congrès des Régions de France que je présidais la semaine dernière.
C’est indispensable pour redonner confiance à nos concitoyens, pour garantir que chaque euro d’argent public soit utile et bien dépensé, pour permettre à l’Etat d’assurer pleinement ses missions régaliennes d’ordre public, de justice, de défense.
Dans un contexte international secoué de tensions multiples, au cœur d’une Europe qui doit être plus forte, la France a besoin d’un Etat stratège pour mener notre diplomatie multilatéraliste comme pour assurer la souveraineté de notre pays. Donc d’un Etat fort, qui délègue aux territoires la décision et l’action qui relèvent de la vie quotidienne des citoyens, ou encore de l’accompagnement des entreprises.
Ce message a été bien entendu par le Premier ministre et le gouvernement lors de notre réunion de travail – plus de deux heures – avec les présidents de régions jeudi dernier, dans un climat d’écoute et de dialogue.
C’est attendu par nos compatriotes. Et c’est aussi l’une de mes convictions profondes : les solutions concrètes à nos défis du quotidien se construisent sur le terrain et non seulement depuis Paris.
Donner plus de pouvoir localement, c’est rapprocher peuple et élus. Je n’ai jamais eu peur d’être à portée d’engueulade. Je viens à votre rencontre, consulte et explique pourquoi et comment je fixe des priorités dans mon action de présidente de région.
Les régions ont prouvé leur efficacité. En matière de réindustrialisation, de formation et d’éducation, de mobilités et de transformation écologique, ou encore de lutte contre les déserts médicaux elles font avancer la France avec pragmatisme et constance, elles répondent à la jeunesse là où l’État peine parfois à agir, et à agir vite.
Cette réussite, c’est celle d’une République des territoires, vivante, concrète et fidèle à l’esprit du service public. Etendre le champ d’action des collectivités locales, c’est permettre à la France d’agir mieux, plus vite et plus juste. C’est aussi mieux répartir les richesses et mieux gérer les finances publiques.
Nos concitoyens attendent de la clarté, de la cohérence et de la proximité. Donnons à nos collectivités les moyens et la liberté d’assumer pleinement leurs missions, dans la confiance et la responsabilité.
La République de demain ne se fera pas sans ses territoires : elle se construira avec eux, à hauteur de vie, pour une République en commun.
Fidèlement,
Carole Delga