Chers amis,
Non, la justice n’est pas politique.
Oui, en France, les juges sont indépendants et les pouvoirs strictement séparés.
Pourtant, cette semaine, la justice de notre pays a été violemment attaquée par l’extrême droite. Parler de « mise à mort politique », de « coup d’Etat », de « scandale judiciaire », de « tyrannie des juges » ou d’« un système qui a sorti la bombe nucléaire » est d’une haute gravité. Cela a conduit des magistrats à être menacés de mort. « Les juges ont choisi la solution finale » a déclaré un cadre du RN. Abject.
S’en prendre à la justice, c’est porter atteinte à notre Etat de droit. En démocratie, nul n’est au-dessus des lois. Car, comme l’écrivait La Fontaine, « selon que vous serez puissant ou misérable », la loi est la même pour tous.
Marine Le Pen l’a enfreinte, à la tête d’« un système destiné à constituer une véritable manne financière pour son parti ». Un détournement de 4,1 millions d’euros de fonds publics. Il n’y a pas de « trouble », il a un jugement détaillé, argumenté. Elle bénéficie, avec les 23 autres prévenus, d’un droit de recours légitime ouvert à tous les citoyens.
A ceux qui crient au complot, rappelons que la liberté des électeurs est intacte, qu’il n’y a pas de totem d’immunité parce que l’on est haut dans les sondages et qu’être élu ou aspirer à l’être suppose de l’exemplarité et de respecter les institutions.
L’Etat de droit est notre bien commun. La justice est l’un de ses piliers. Notre devoir est de la protéger.
Fidèlement,
Carole Delga