A partir de ce 22 juin 2025, un train relie de nouveau entre Montréjeau et Luchon au sud de la Haute-Garonne, dix ans après la fermeture de cette ligne centenaire. Un symbole qui s’adresse au pays tout entier.
Depuis 2014, je n’ai jamais renoncé à ce combat. Car cette ligne n’est pas seulement un axe de transport : elle est une ligne de vie pour des vallées, un trait d’union entre les habitants, un levier d’égalité d’accès aux services, à l’emploi, à la culture, au tourisme. Avec les élus du territoire, mes équipes et nos partenaires, nous avons retroussé nos manches, affronté les blocages techniques, administratifs et politiques pour prouver qu’avec de la volonté, l’impossible devient possible.
Ce projet est une première en France : 67 millions d’euros financés à 100 % par la Région Occitanie, qui a aussi obtenu le transfert de la ligne pour en accélérer la remise en service. Jusqu’à 250 personnes ont œuvré sur ce chantier inédit. C’est un immense travail collectif que je veux saluer avec reconnaissance et fierté.
Mais le retour du train ne s’arrête pas à des chiffres. Il remet en mouvement tout un territoire. Il relie à nouveau Toulouse, Tarbes, Luchon et des villages de la Barousse, de la haute vallée de la Garonne, du Luchonnais. Il permet de développer les activités liées aux thermes de Luchon, aux stations de ski et favorise un tourisme durable de 4 saisons vers un Grand site d’Occitanie qui accueille festivals, rassemblements et de grands événements comme le Tour de France de retour en 2025 à Superbagnères 39 ans après Greg Lemond et Bernard Hinault… Il crée des opportunités économiques, attire des talents, soutient nos commerces, valorise notre patrimoine. Il répond à l’urgence climatique, tout en renforçant le lien social.
Au fond, cette réouverture n’est pas seulement celle d’une ligne de montagne : c’est celle d’un espoir pour toutes les petites lignes françaises, trop souvent menacées, parfois déjà sacrifiées. C’est aussi un encouragement à prendre des initiatives sur tous les territoires pour rompre avec un déclin loin d’être gravé dans le granit.
Ces lignes dites « secondaires » sont en réalité vitales. Elles irriguent nos territoires, maintiennent la vie dans les bourgs, dans les vallées, dans les campagnes. Elles incarnent une autre idée de l’aménagement du territoire : plus juste, plus durable, plus proche des citoyens.
En Occitanie, nous avons fait ce choix politique. Deux des trois lignes rouvertes en France ces dernières années se situent en Occitanie. Mais les régions ne pourront pas indéfiniment porter seules cette ambition.
L’État doit prendre sa part, aux côtés des régions, pour sauver les 4 000 km de lignes ferroviaires menacées dans notre pays. Il y va de l’égalité républicaine, de la cohésion nationale, et de notre avenir collectif face à l’urgence écologique.
C’est le sens de la pétition que j’ai initiée au niveau national en cohérence avec la réouverture de la ligne : https://www.laregion.fr/petitiontrain
Le train revient à Luchon, et avec lui, c’est une vallée tout entière qui reprend son souffle. Cette ligne, c’est une ligne d’horizon, une ligne d’engagement, une ligne de résistance contre la relégation. Elle conforte une conviction qui motive mon engagement politique : il n’y a pas de territoires perdus, seulement des territoires qu’on choisit de servir.
Carole Delga