Aux côtés de la patineuse Sarah Abitbol, le sénateur socialiste de l’Aude, Sébastien Pla, a fait adopter une loi pour renforcer contrôles et alertes, et surtout mettre fin à l’omerta qui règne dans le monde du sport sur les abus et phénomènes d’emprise à l’égard des jeunes sportifs.
« Le sport est pour nos enfants une formidable école de l’émancipation, un espace d’épanouissement ; parfois pourtant, il peut aussi devenir le sombre théâtre d’abus qui abîment secrètement des vies », comme l’a exprimé l’immense championne olympique de patinage, Sarah Abitbol, dans son livre « Un si long silence ». Parce que l’autorité de l’entraîneur, la confiance des familles et la promiscuité des entraînements créent un risque spécifique, le législateur devait refermer les failles…
Pour être efficace, nous nous sommes attaqués à quatre angles morts qui favorisaient ces dérives :
- Le renforcement des contrôles d’honorabilité : ils sont désormais systématiques et réguliers pour les éducateurs de nos clubs sportifs, comme cela se pratiquait déjà dans le secteur médico-social.
- Des contrôles plus fiables : l’expérience a montré que le casier judiciaire peut rapidement être effacé, laissant des prédateurs passer sous le radar des contrôles. Ceux-ci sont donc désormais étendus au fichier des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS).
- L’obligation de signalement : trop souvent, face à des doutes sur des comportements, des plaintes d’enfants non écoutées, des alertes préoccupantes, c’est la loi du silence qui régnait. Face à elle, la loi impose désormais le signalement aux clubs et à leurs dirigeants.
- Des sanctions rapides : le Préfet peut désormais rapidement prendre, après avis du Conseil départemental de la jeunesse, des sports et de la vie associative (CDJSVA), une mesure d’interdiction temporaire ou définitive d’exercer en cas de manquement.
C’est un progrès important, l’aboutissement d’un long travail militant : la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, notamment concernant les mineurs, reste un combat du quotidien, qui est aussi celui de la Région Occitanie où j’ai siégé aux côtés de Carole Delga. Pour n’en citer qu’un exemple, depuis 2017, le dispositif régional « Génération Égalité » a par exemple permis à plus de 300 000 lycéens, avec le concours d’un puissant réseau d’associations comme les CIDFF, d’être formé et informé à ces sujets… J’en suis convaincu, l’Éducation est le meilleur vecteur pour amener les changements dont notre société a besoin, et faire perdurer, en les renforçant sans cesse, nos valeurs fondamentales.
Nous avons rédigé cette loi grâce au militantisme et au courage de Sarah Abitbol mais aussi en affirmant ces valeurs, en écoutant les alertes, en travaillant avec les acteurs de terrain, en construisant ensemble des solutions pragmatiques, ce succès est aussi celui d’une méthode, la politique du réel : des actions simples, concrètes et efficaces. Il est des victoires législatives qui ne tournent pas en boucle sur les chaînes d’infos, mais qui pourtant changent des vies… car chaque prédateur intercepté, chaque dirigeant de club qui ne se taira plus, représenteront autant d’enfants qui échapperont à l’enfer des violences sexuelles.
- Vous avez subi des agressions sexuelles, de la maltraitance, du harcèlement ou toute autre forme de violence ? Vous avez été témoin de ces violences ou vous avez des doutes sur le comportement d’un éducateur ou d’un sportif ?
Vous pouvez écrire à l’adresse mail suivante : signal-sports@sports.gouv.fr