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L’argent des autoroutes doit être investi sur le rail

Publié le 09 mai 2025
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L’argent des autoroutes doit être investi sur le rail
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La mobilité est un droit pour tous, mais les équipements ne sont pas à la hauteur des enjeux d’égalité entre territoires, du défi climatique et des attentes des populations :  il est donc urgent de repenser en profondeur le modèle de financement de nos infrastructures de transport.

Nous approchons d’une opportunité historique : les concessions des autoroutes arrivent à échéance entre 2031 et 2036. C’est l’occasion d’étudier sérieusement tous les scénarios car nous sommes arrivés au bout du modèle économique. On doit maîtriser les prix des péages, mais on ne peut plus se priver de leurs recettes parce que notre pays accuse un retard incontestable en matière d’infrastructures de transport. L’Etat se désengage depuis trop longtemps d’investissements pourtant indispensables notamment sur le rail.

En Occitanie, on en mesure les conséquences : la mise en péril de projets ferroviaires majeurs comme les LGV Bordeaux-Toulouse ou Montpellier-Perpignan, tant attendues dans nos territoires, et le risque de fermeture de lignes du quotidien faute de maintenance. Sans financement, les projets de RER métropolitains destinés à désengorger les accès aux villes et à lutter contre la pollution atmosphérique resteront lettre morte.

Aussi, je défends une conviction simple mais structurante : affecter une part des recettes autoroutières aux mobilités décarbonées, en priorité au ferroviaire.

Je défends une conviction simple mais structurante : affecter une part des recettes autoroutières aux mobilités décarbonées, en priorité au ferroviaire.

C’est possible car ces infrastructures autoroutières sont désormais largement amorties. La qualité du réseau doit bien sûr être préservée, avec un modèle de gestion qui assure leur entretien. Mais la dette de construction étant soldée, le maintien des tarifs actuels permettrait de dégager des recettes importantes pour l’État, qui pourraient être réinvesties dans le transport public. On parle ici de 4 à 5 milliards d’euros par an !

Et comme le calendrier des renouvellements de concessions appelle des réponses dès maintenant, je propose d’explorer un système de portage financier avec des acteurs publics comme la Caisse des Dépôts ou la Société des Grands Projets pour avancer les investissements nécessaires sans attendre.

Des solutions existent, je les porterai lors des discussions avec l’Etat au titre de la présidence de Régions de France

Réduire la dépendance à la voiture, réparer les déséquilibres territoriaux, accélérer la transition écologique : tout commence par un financement équilibré et ambitieux. Et c’est maintenant que cela se joue.

Carole Delga