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Phases finales, la belle transhumance des fans de rugby

Publié le 24 juin 2025
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Rugby
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C’est une histoire qui se répète depuis des décennies et participe du vivre-ensemble : de l’élite aux plus petits clubs, les phases finales à la fin du printemps rassemblent autour des terrains de rugby des milliers de fans dans des ambiance chaleureuses et festives.

Les rencontres éliminatoires sur un match ou un aller-retour des différents championnats, amateurs ou professionnels, riment avec plaisir total pour les amoureux de l’Ovalie. Après un rude hiver, à batailler sur des terrains parfois transformés en cours de ferme, les amateurs ont décroché de haute lutte le droit de parader pendant les phases finales.

Pour ne citer que les clubs de la région Occitanie qualifiés, des supportrices et supporters de Saint-Céré, Caussade, Cahors, Moissac, Lectoure, Saverdun, Millas, Quillan-Limoux ou Rodez, des dizaines ont parcouru des centaines de kilomètres pour la conquête des fameux boucliers, synonymes de titre de champion. Lors de ces transhumances du week-end vers ses régions parfois éloignées, se racontent des histoires, se nouent des rencontres pour la vie et se gravent des émotions qui permettent parfois à certains d’oublier un quotidien plus morose. C’est aussi une façon de découvrir les régions françaises :  on s’arrête près du stade dans un bistrot ou autour d’une glacière pour trinquer avec les copains et les supporters adverses dans une joyeuse pagaille fraternelle.

On se chambre, on se chamaille parfois, on crie, on bouffe, on boit et on pleure ou l’on rit selon le résultat final. Les terrains sont envahis, les joueurs vedettes d’un jour sont portés en triomphe et deviennent les héros heureux ou malheureux d’un match ou d’un week-end. Le retour dans la petite ville ou le village sera joyeux et les bars attendent déjà les héros d’un jour, acteurs de leur club pour toujours et exemples pour les gamins de l’école de rugby qui forment une haie d’honneur, les copains de la réserve ou les retraités des terrains qui transmettent la niaque à coup de grosses tapes dans le dos au moment d’entrer dans l’arène. En général, la soirée se termine face à un écran pour regarder ensemble, verre à la main, les grands du Stade Toulousain, de l’Union-Bordeaux-Bègles de Bayonne ou de Toulon lutter pour le Graal du monde ovale, le bouclier de Brennus.

Lors des finales, il n’y a qu’un seul vainqueur : le rugby et à travers ce sport les femmes et les hommes qui le font vivre.

Car la Ligue Nationale de Rugby (LNR) a gardé la formule magique du monde amateur même si elle peut paraître risquée du point de vue de l’équité sportive. Contrairement au football, le champion de France de rugby doit franchir deux ou trois matches éliminatoires. C’est finalement le grand Stade Toulousain qui s’est qualifié face à l’Aviron Bayonnais lors de la demi-finale à Lyon.

Ces matchs-couperets transportent l’ambiance rugby dans les villes qui possèdent de stades de dimension internationale comme Lyon cette année après Bordeaux, Lille, Marseille ou San Sébastien et ses fameux pinchos.

Le rugby tient à ses phases finales comme à un talisman. Dans une société qui peine à maintenir des relations humaines apaisées, il appartient à ses instances et au club de veiller à préserver cette ambiance, de ne pas laisser les rivalités déborder en agressions, violences, animosités rancunières. Autant de dérives qui n’ont de place ni sur le gazon, encore moins autour. Toujours y croire, rêver plus haut, jouer plus fort. Lors des finales, il n’y a qu’un seul vainqueur : le rugby et à travers ce sport les femmes et les hommes qui le font vivre.

L’équipe sport de La République en Commun