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En Méditerranée, l’éolien en mer fédère les énergies

Publié le 11 juin 2025
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Eolienne
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A Port-la-Nouvelle dans l’Aude, a débuté l’assemblage des six premières éoliennes flottantes qui produiront une électricité renouvelable en 2026 capable d’alimenter une ville de 120 000 habitants. Cette prouesse technologique impulsée par la Région Occitanie et pilotée par de grands groupes industriels contribue à une transition énergétique qui décarbone l’activité, impulse une dynamique sur un territoire et renforce la souveraineté énergétique de la France.

Au bout du quai, se dresse un mât longiligne de près de 110 mètres comme posé sur l’eau. Il est placé au milieu d’un flotteur, un ensemble de poutrelles d’acier et de trois ballasts soudés entre eux d’une hauteur d’un immeuble de huit étages et d’une surface de 756m2. Il a été remorqué depuis Fos-sur-Mer quelques jours plus tôt et arrimé au face à la plus haute grue d’Europe, géante d’acier dominant les étangs, la mer et le port. Sans le moindre crissement de poulie, déployant ses câbles et ses bras télescopiques, elle tracte et monte lentement une pesante turbine ogivale vers le sommet du mât. Une centaine d’ouvriers et techniciens en gilets fluo et des curieux de l’autre côté du port admirent la prouesse technologique.

Un peu plus loin devant les docks, des pales de 40 mètres de long sont entreposées sur un échafaudage à plusieurs niveaux : ce sont les derniers éléments de cette première éolienne flottante que la grue happera et hissera tout là-haut. Plus loin sont étendus, les tronçons et les pâles d’autres futurs mâts, d’autres pales tout aussi gigantesques Dans le bassin de l’autre côté, des soudeurs s’activent à assembler un autre flotteur. Deux autres viendront de Fos/Mer. Trois sont assemblés sur place.

Nous sommes à Port-la-Nouvelle dans l’Aude. Le chantier conduit par EFGL, filiale du groupe Engie, et l’énergéticien spécialisé dans l’éolien Ocean Winds (OWE) réunit en permanence 180 salariés pour ces opérations d’assemblage le long des quais. Pas moins de 27 entreprises sont impliquées sur ce chantier du port de la transition énergétique dans le Golfe du Lion où convergent les segments de six éoliennes en mer : 3 d’EFGL, 3 d’OWE. D’ici à la fin de l’année, elles seront remorquées sur leurs flotteurs à 18 kilomètres au large puis raccordées au réseau électrique par RTE. Elles alimenteront la consommation d’une ville comme Perpignan.

Ajouter à la puissance nucléaire de la France les mégawatts produits par le soleil et le vent est nécessaire à la production d’une énergie non seulement décarbonée mais encore qui réduit la dépendance de la France à l’égard des producteurs d’hydrocarbures.

Ce chantier de Port-la-Nouvelle est ainsi exemplaire à plusieurs titres.

  • Une volonté politique et un partenariat public privé.

Ces fermes éoliennes en mer n’auraient pas vu le jour sans le choix politique de la Région Occitanie, d’investir massivement sur l’agrandissement des infrastructures et les énergies renouvelables. Sept ans de travaux juridiques, administratifs, techniques. Au total, 365 millions auront été investis par la Région sur le port, complétés par, l’Etat, le Grand Narbonne et le département (30M€ chacun). Cette ambition a été partagée et relayée par les énergéticiens privés et des sociétés gestionnaires d’infrastructures portuaires qui ont à leur tour investi une somme équivalente et déclenché des commandes chez les sous-traitants. L’assemblage public-privé est aussi réussi que celui des flotteurs à Port-la-Nouvelle ! Une vraie œuvre collective.

 

  • La conquête d’un mix énergétique décarboné pour notre souveraineté énergétique

Ces installations pilote sont appelées à servir de modèle pour l’éolien flottant appelé à devenir demain un pilier du mix énergétique. Ajouter à la puissance nucléaire de la France les mégawatts produits par le soleil et le vent est nécessaire à la production d’une énergie non seulement décarbonée mais encore qui réduit la dépendance de la France à l’égard des producteurs d’hydrocarbures. Avec le remplacement du parc automobile thermique par des véhicules hybrides ou électriques et le développement nécessaire du ferroviaire, les besoins en électricité vont augmenter de façon considérable au cours de la prochaine décennie. La France doit combler son retard sur le renouvelable par rapport à ses voisins. L’éolien en mer, comme l’hydrogène, également présent à Port-la-Nouvelle avec l’unité Hyd’OC qui sera achevée en fin d’année, est un atout majeur.

  • Une démarche positive pour l’environnement, l’emploi et le territoire.

L’éolien en mer est compatible avec les milieux naturels : il ne perturbe pas les milieux marins. Le projet de Port-la-Nouvelle a d’ailleurs été concerté avec les pêcheurs. La construction et l’assemblage des éoliennes mobilise les ressources technologiques, les capacités industrielles donc crée des emplois bien au-delà du secteur. Cette énergie et l’infrastructure portuaire permettent aussi de créer de nouvelles activités dans le port et à proximité. La compagnie maritime Neptune Lines (transport de véhicules notamment) va établir un comptoir à Port-la-Nouvelle qui sera aussi relié au réseau ferroviaire de fret européen.

Environnement et développement ne s’opposent pas dans ce modèle, au contraire. Investissements audacieux, prouesses technologiques, travail acharné des équipes sur place : sur leurs flotteurs, les mâts de Port-la-Nouvelle tirent vers le haut un modèle de production électrique et un développement industriel durables parce qu’un collectif a rassemblée toutes…les énergies dans un projet tourné vers l’avenir.

L’équipe de La République en Commun