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Dermatose modulaire : «  Il ne peut y avoir une gestion bureaucratique et froide de la crise… » Carole Delga interpelle Sébastien Lecornu

Publié le 14 décembre 2025
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La-Depeche
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Par Sébastien Marti

Carole Delga, présidente de la région Occitanie, a adressé une lettre ouverte au Premier ministre Sébastien Lecornu pour réclamer un «  dialogue franc et sincère » avec les agriculteurs face à l’épidémie de dermatose nodulaire bovine.

La présidente de la région Occitanie, Carole Delga, a interpellé directement le Premier ministre, Sébastien Lecornu, dans une lettre ouverte pour dénoncer la gestion gouvernementale de l’épidémie de dermatose nodulaire bovine. Ce courrier, rendu public ce dimanche, souligne la «  montée inexorable » de l’indignation et de la colère parmi les agriculteurs et la population face à un « désespoir d’un peuple » qui s’amplifie. Madame Delga appelle à une intervention rapide du chef du gouvernement pour rétablir un échange constructif avec le monde agricole, jugeant cet effort seul capable d’apaiser les tensions qui s’étendent au-delà de sa région.

L’élue régionale a clairement pris ses distances avec «  les populistes démagogues » tout en affirmant sa confiance en la science. Elle a néanmoins souligné le choc ressenti par de nombreux Français devant « l’image des bêtes qu’on abat » et, plus particulièrement, par « l’usage massif de la force publique » lors d’une opération menée dans une ferme de l’Ariège. Cette gestion de crise est perçue comme « un puissant symbole du fossé grandissant avec un pouvoir sourd, méconnaissant des réalités de vie et de territoires ».

Carole Delga a insisté sur la nécessité d’éviter «  l’escalade et l’affrontement », notamment à l’approche du débat européen sur l’accord commercial du Mercosur. Elle juge essentiel de « redonner rapidement confiance à une profession meurtrie » qui se sent abandonnée par les pouvoirs publics, malgré son rôle crucial dans la souveraineté alimentaire de la France. « L’absence d’écoute et d’empathie face à ces agriculteurs, dans ce moment difficile pour eux, ne fait que conforter les Français qui, dans une grande majorité, s’estiment eux aussi, ni respectés ni entendus ».

Pour l’Occitanie, la crise ne peut être résolue par «  une gestion bureaucratique et froide ». La présidente préconise l’adoption d’une approche éprouvée localement, basée sur « l’échange, la compréhension et la recherche collective de l’intérêt général » en réunissant toutes les parties prenantes au plus vite. Madame Delga a conclu en affirmant que c’est au Premier ministre de donner cette « impulsion décisive » pour toute une profession qu’elle considère comme « le symbole vivant de ce que la France produit de meilleur ».

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