Nos petites lignes ferroviaires ne doivent pas disparaître. Elles sont vitales. Elles relient des patients à un hôpital, des jeunes d’un bourg rural à leur lycée ou à leur faculté, des travailleurs d’un territoire enclavé à leur emploi. Elles sont un outil de justice sociale autant qu’un levier pour la transition écologique.
Le calcul est simple : si nous continuons à négliger le réseau ferroviaire, près de 4 000 km de lignes disparaîtront en France d’ici 2032. En Occitanie, près de 1 000 km sont concernés, soit 70 % de notre réseau secondaire ! Concrètement, cela signifie plonger des territoires entiers dans le désarroi et priver des milliers de nos concitoyens de la possibilité de choisir de se déplacer à moindre coût, en émettant moins de CO2. Un scénario impensable.
Depuis 2008, la Région Occitanie a pris ses responsabilités. Près de 900 millions d’euros ont été investis pour sauver un réseau qui, rappelons-le, appartient à l’État. Nous avons rouvert des lignes, augmenté les fréquences, abaissé les tarifs — au point d’être reconnus comme la région où le train est le moins cher de France. Résultat ? Une hausse record de la fréquentation : +68 % depuis 2019. Quand la volonté politique existe, les résultats arrivent.
L’Occitanie a fait plus que sa part : 715 millions d’euros engagés sur le réseau ferré contre 360M€ pour l’État qui en est le propriétaire et SNCF Réseau qui perçoit les redevances des trains qui circulent. Face au mur de 800 millions d’euros d’investissements qui se profile d’ici 2032 pour la seule région Occitanie, il est temps de sortir de cette logique de désengagement chronique au plus haut niveau, de regarder la réalité de la dégradation de nos voies ferrées, et de passer des paroles aux actes. C’est le bon moment avec la conférence Ambition France Transports qui permet de réinterroger le modèle de financement de nos infrastructures de transport.
Cet appel que nous lançons n’est pas un simple cri de protestation. C’est d’abord un appel à la mobilisation collective : il est essentiel que tout le monde puisse être informé précisément de la situation afin de prendre position de manière éclairée. Ce sont aussi des propositions, car l’état budgétaire de notre pays nous oblige à éviter les postures de principe et à mettre sur la table des solutions pérennes et de long terme.
Nous en proposons trois :
- Affecter une part des recettes autoroutières au ferroviaire,
- Instaurer une écotaxe sur le transit routier international,
- Flécher une partie des quotas carbone européens vers les mobilités durables.
Nous défendrons chaque kilomètre de rail, chaque gare, chaque halte. Parce qu’abandonner ces lignes, ce serait accepter que certains territoires soient relégués. Ce serait fragiliser la promesse républicaine d’un service public accessible à tous, et bien entendu, tourner le dos à la transition écologique.
Une pétition à l’initiative de la Région Occitanie est en ligne.
L’histoire nous enseigne que la mobilisation collective paie. Nous appelons chacune et chacun à faire entendre sa voix, nous appelons les citoyens, les élus du territoire, les syndicats, les associations, les entreprises à unir leurs forces dans ce combat, essentiel pour l’avenir de notre pays.
L’équipe de La République en Commun