Après un an de détention arbitraire pour raisons politiques, l’écrivain Boualem Sansal a été libéré. Le journaliste sportif français Christophe Gleizes reste détenu. La mobilisation pour sa libération doit se poursuivre.
Depuis la libération de Boualem Sansal le 12 novembre 2025, la famille, les proches, les collègues de Christophe Gleizes ont repris espoir. La justice algérienne maintient le journaliste de 36 ans dans sa cellule de 10 m2 à la prison de Tizi-Ouzou, capitale de la Kabylie, où il a été arrêté en mai 2024 lors d’un reportage sur le club de football local pour le magazine « So Foot ». Il lui est reproché une « apologie du terrorisme ». Rien de moins !
Collaborateur régulier des magazines de « So Foot » et « Society », Christophe Gleizes, originaire d’Agen, s’était rendu sur place pour réaliser des reportages sur le football algérien. Sa faute ? Il a rencontré un dirigeant de la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), membre d’un parti politique classé comme organisation terroriste, depuis 2021, par l’Etat algérien.
Le reporter a été condamné, en juin dernier, à sept ans de prison, la justice lui reprochant aussi d’être entré en Algérie avec un visa touristique et non professionnel. Son procès en appel a été fixé au 3 décembre. En attendant, le Quai d’Orsay multiplie de discrètes approches : « Tous nos espoirs portent vers une issue heureuse, une issue de sagesse pour la libération de Christophe Gleizes », vient d’indiquer Stéphane Romatet, ambassadeur de France en Algérie.
Un autre signe de dégel tient à l’obtention pour la première fois d’un visa par Me Daoud, l’avocat du journaliste qui plaide l’erreur administrative : « Christophe reste combattif, assure l’avocat, il entend convaincre les juges de sa pleine bonne foi. Il n’est qu’un journaliste sportif, passionné par son métier ». Son arrestation pose une autre question : il enquêtait sur la mort violente non élucidée d’un joueur camerounais en 2014 à l’issue d’un match entre la JSK et un club d’Alger et aurait interrogé des témoins de l’époque.
La pétition en ligne sur le site de Reporters sans frontières (RSF) a été signée par plus de 22 000 personnes pour réclamer la libération de Christophe Gleizes. Contrairement à celle de Boualem Sansal, a détention n’a été révélée que tardivement.
Le Quai d’Orsay a privilégié une approche discrète de l’affaire afin de mieux négocier son rapatriement vers son pays dans un contexte de lourdes tensions diplomatiques avec l’Algérie.
Alors après la libération de Boualem Sansal, enfin celle de Christophe Gleizes ?
L’équipe de La République en Commun