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Agissons enfin pour la santé mentale des jeunes !

Publié le 06 juillet 2025
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La santé mentale des jeunes est la Grande Cause Nationale 2025. En réalité, la santé mentale des jeunes est la grande oubliée des politiques nationales ! Pourtant des solutions existent. 

Voulons-nous continuer de faire des jeunes des générations sacrifiées ou plutôt de les accompagner pour qu’ils puissent s’épanouir, bien vivre et réaliser leurs rêves ?

Tant de signaux alarmants montrent que beaucoup de jeunes souffrent à travers le pays : la moitié des 18-30 ans présentent des symptômes dépressifs[1], la consommation d’antidépresseurs chez les adolescents a augmenté de 62,6% entre 2014 et 2021. Entre 750 000 et 850 000 enfants et adolescents recourent à des soins de pédopsychiatrie tandis que la pénurie de professionnels de la santé mentale s’accentue.

Mais ces signaux ne reçoivent pour réponse qu’un silence désolant.

Le mal-être des jeunes est en réalité multifactoriel : l’accès aux professionnels de la santé mentale est un enjeu central mais les accès à l’alimentation, au sport, aux études ou au logement sont tout aussi capitaux. Les restrictions d’aides publiques et d’investissements dans ces domaines se répercutent à court terme sur la santé mentale et pas seulement dans la période difficile de l’adolescence. Un étudiant peut-il suivre son cursus sereinement s’il est contraint de sauter un repas, de se priver d’un stage trop onéreux ? Un actif de 18 à 35 ans dans un métier pénible contraint de se priver, de s’endetter pour se loger peut-il vivre sa jeunesse en toute sérénité ?

Même l’école devient une source d’anxiété. Elle ne protège plus les esprits comme elle le devrait. Faute de moyens et de cap clairement défini.

Les changements incessants des programmes, des examens, des, règles de vie dans l’institution scolaire, l’incapacité à mettre un enseignant formé devant chaque classe, la détermination de l’avenir d’un élève par le sombre algorithme Parcoursup… Même l’école devient une source d’anxiété. Elle ne protège plus les esprits comme elle le devrait. Elle laisse les ados et les jeunes adultes désarmés face à la prolifération de haine sur les réseaux sociaux, à une actualité anxiogène, à un monde secoué de tensions géopolitiques multiples et de catastrophes climatiques. Faute de moyens et de cap clairement défini.

Le cocktail est explosif : les générations nées au XXIème siècle en paient déjà le prix fort.

Des solutions sont possibles :

  • Augmenter le nombre de places dans les formations de la pédopsychiatrie et mieux répartir les psychologues et psychiatres sur le territoire.
  • Augmenter également le nombre de places dans les instituts dédiés au soin de la santé mentale.
  • Recourir à un plan national et transversal sur l’accès à l’alimentation, au logement, au sport-santé, à la culture pour les jeunes.
  • Donner des moyens à la médecine scolaire de la maternelle à l’université pour assurer un réel suivi de santé physique et mentale des jeunes.
  • Remettre l’humain au centre de l’orientation des jeunes, et notamment en abrogeant Parcoursup.
  • Mettre en place d’une prise en charge psychiatrique spécifique dans les centres fermés et les prisons : selon l’Observatoire des prisons et le syndicat des directeurs de prisons, 28% des détenus souffrent de troubles mentaux. Parmi eux, beaucoup de mineurs et de jeunes adultes.

La Convention Citoyenne qui s’est ouverte vendredi 20 juin 2025 sur les temps de l’enfant et de l’adolescent doit aborder la question de la santé mentale sans tabous. Ce temps citoyen doit permettre de faire émerger des solutions. Parmi les temps des jeunes, celui de l’épanouissement en essentiel. C’est l’occasion de lancer une réflexion et d’émettre des solutions pour que chaque enfant puisse concilier parcours d’étude apaisé  avec des activités et un cadre de vie qui préservent sa santé mentale.

L’équipe de La République en Commun 

 

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Ressources essentielles pour la santé mentale des jeunes :

  • Le 3114, numéro national de prévention du suicide
  • Le 3018, numéro national pour les jeunes victimes de violence numérique

[1] Ce sondage d’opinion a été réalisé auprès de 829 jeunes Franciliens et 809 jeunes Français hors région Île-de-France âgés de 18 à 30 ans du 16 novembre 2023 au 30 janvier 2024 par la Fondation FondaMental avec la société Harris Interactive, dans le cadre d’une Question d’Intérêt Majeur soutenue par la Région Île-de-France.